Par Arnaud d'Armagnac, Désiré Costaud et Guillaume Gwardeath.

samedi 28 janvier 2012

Mon rock est so 2011


C’est vrai que Bordeaux a l’image rock collée au perfecto et il n’est pas rare de croiser des musicos au zinc. Magnetix, JFG, Mars Red Sky, JC Satan sans même évoquer le collectif Iceberg. Quasiment aucun n’est mainstream : le jugement du public local tolère assez peu la concession.



On peut toujours tortiller du fion sur l’authenticité du terme ‘rock’ en 2012, Bordeaux a une scène intéressante. En orbite, tu trouves aussi les dessinateurs, les programmateurs et les chroniqueurs. Plus qu’une mafia hermétique, c’est une émulation qui se crée. Les dessinateurs recommandent des disques aux musiciens, les chroniqueurs et les programmateurs ont des discussions de médecins sur des étiquettes improbables (le meilleur groupe de post spoken-word progressif) etc.
Ca fait de certains comptoirs la City de la culture bordelaise. Quand t’as le musicien, le Phil Spector local, le mec du label, le rédacteur et l’auditeur qui boivent une bière ensemble, ça fait passer les réseaux internet pour un truc qui rame sévère.



L’autre jour, il y a ce mec qui me demande :
« Hey, toi qui bosses dans le truc, t’as des nouveautés à me recommander ? »
« Wow dude. »
« Bon, qu’est-ce que t’as dans ton lecteur mp3 ? »
« Mec, mon lecteur fait semblant d’être le walkman de mes 15 ans. Je viens d’y caser l’intégrale de WASP qui a remplacé poste pour poste celle de Motörhead. »




Il y a le mythe du chroniqueur qui débusque toujours le nouveau groupe avant tout le monde, mais crois moi, il y a un fossé entre les disques qu’on reçoit et ceux qui figurent dans le panthéon de notre discothèque bien conservatrice. Aucune chance que the XX prennent le fauteuil des Ramones.
Il y a parfois comme un décalage entre les gens qui aiment la musique et ceux qui en parlent pour intégrer une famille culturelle. Les « wannabe dénicheurs », purs fruits des tendances hebdomadaires du NME et de Pitchfork, adorent un groupe pendant 12h et une vidéo sur leur wall Facebook, puis le font passer au statut précoce de « has been/ so 2011 » dès que quelqu’un dit « hey c’est cool ! ».

 
Bon ok, histoire d’amener de l’eau au moulin de mon pote curieux, je vais filer quelques tuyaux bordelais. Pas sur quoi, mais sur où.
Nous parlons bien sûr de vinyles hein. (<Argumentation flash ON> Pochette, son, rapport à l’objet qui en font le fier opposant au mp3 jetable. <Argumentation flash OFF>)

 
Pas besoin d'en faire des tonnes sur TOTAL HEAVEN, tout le monde est d'accord. Impossible de ne pas le citer aussi. Le disquaire indépendant à l’ancienne. Comme une résurgence de celle - fantasmée – qu’on peut trouver dans le ‘High Fidelity’ de Nick Hornby. Nouveautés comme standards old school. Débats au comptoir (« il est évident que Brian Wilson n’aurait jamais dû sortir Smile » ... « Non non, désolé, ce n’est pas du stoner ») et deux mecs qui te connaissent assez bien pour faire des recommandations persos qui tombent toujours juste.


Le long du Palais des sports, il y a MICITA. Pas spécialisé dans le disque mais on trouve souvent de très chouettes trucs. Parfois il n’y a rien de spécial, mais je pense que l’aléatoire fait partie du plaisir des archéologues de l’occase vinyle.
LE truc que j’ai débusqué à MICITA // l’édition originale de 8-way santa, l’album de TAD si cool dont la pochette avait été assez vite censurée. Un des meilleurs albums de la période grunge aussi. Tout ça pour un prix inférieur à l’album de Wu Lyf quand il sera dans le bac à soldes.

Entre les quais et la place Saint Pierre, il y a cette brocante sortie d’un vieux film de Tim Burton, le DENICHEUR. Peu de disques mais une sélection toujours bien vue, ce qui donne pas mal de fun à la recherche.
LA perle que j’ai dégotée au DENICHEUR // TRON raconté par Igor et Grishka Bogdanoff. How uncool is that !? En 1982, on a du m’offrir Pierre et le Loup : cet achat comble 29 ans de séparation inexplicable.

>> Arnaud

dimanche 15 janvier 2012

Black boule




Si vous étiez au concert de Black Bug au Café Pompier en octobre dernier, peut-être serez-vous surpris pas leur dernier 45t Police Helicopter.





Si le "synth-punk in the face" du power trio s'écoute très très très fort et très très très bourré en live (on est tous d'accord avec ça), ce disque, débarassé des guitares et de la propulsion organique, s'écoute aussi très très très fort mais plutôt très très très drogué : minimaliste, glacial, malsain même, du genre qui fait froid dans le dos de la p'tite dame, mais avec une sensibilité presque pop qui fait qu'on ne sait plus trop sur quel pied danser.


Trois titres dont un instrumental plutôt cools en tout cas.





Ce 45t comme les précédents est surtout l'oeuvre de Ruslav (Johan en vrai), le guitariste de Black Bug qui fait quasiment tout tout seul en studio et qui, comme le rappelait Guillaume Gwardeath dans le post précédent, traîne à Bordeaux depuis quelques mois.


Peut-être l'avez-vous remarqué à l'Assiette musicale accoudé au comptoir du fond, balayant la salle de son regard maléfique à la manière de ces portraits/tableaux de maîtres bien torchés qui donnent l'impression qu'où que vous soyez dans la pièce, celui-ci vous suit invariablement des yeux et vous met mal à l'aise...


Il est plutôt sympa ceci-dit...


Pour info, Black Bug n'existe plus sous la forme d'un trio mais un nouveau LP semble en préparation. Et Johan projette de monter un groupe de punk carton chanté en suédois avec quelques mecs de Bordeaux (il est suédois, oui).





A signaler aussi que ce 45t est sorti sur le label de Chicago Hozac, référence ultime en matière de néo-garage.





Avant d'être un label, Hozac (contraction d'Horizontal Action) était un zine déconneur du début des 00's qui mêlait cul et punk rock (mes deux passions dans la vie). J'adorais ce zine qui, me semble t-il, à largement oeuvré pour le renouveau du garage en fédérant les micro mouvances d'alors (psyché/lo-fi/pop/synth/punk/etc.).





Micro mouvances dont sont sortis, par exemple, les Black Lips, Oh Sees, Intelligence ou plus largement les groupes du catalogue In the Red Records, pour faire court. Black Bug étant l'un des derniers rejetons du truc, la nouvelle école de la nouvelle école en quelque sorte.





Pour en rester à Hozac, on attend toujours que les deux boss du label numérisent les anciens numéros du zine (prévu depuis des plombes) tant la publication vaut son pesant de cacahuètes, d'un point de vue historique autant qu'hystérique.





Et quoi qu'on en dise, aucune paire de nichons ne ressemblant à aucune autre, on ne s'en lassera jamais, même sur papier journal dégueu numérisé. Pareil pour les riffs de guitares, à peu de choses près. Pas vrai les mecs ?





mardi 10 janvier 2012

Ein gutes neues Jahr etc.


Ça commence doucement, ce début d'année.

Faut attendre un chouïa le dégel avant que les shows ne s'enchaînent.

Perso, j'ai commencé comme un chef, me rendant à l'Antidote samedi dernier juste ¼ d'heure après le démontage du backline commun, et loupant d'un coup d'un seul la belle brochette Scheißeberg + Chicken Killers + Rorshak + Mac Mannus + La Chute de Saïgon.

C'était la soirée d'anniversaire du gars Robin, et il avait ressuscité ses anciens groupes 90's pour fêter ses 40 ans.

Bon c'est pas grave, j'ai déjà réservé ma soirée pour son concert d'anniversaire de ses 80 ans.


Je suis arrivé en retard car j'ai passé un peu trop de temps à l'apéro aux Lutins, puis à manger des tapas aux Dos Hermanos, puis à siroter un long drink au Wunderbar.

Le Wunderbar, justement, a sorti un magnifique calendrier, qu'il vous faudra absolument vous procurer.

Voyez donc la note de blog du photographe Pierre Wetzel (ci-dessous, un aperçu d'une de ses photos : celle de Joachim, la pin up du mois en cours). Allez  hop, tout le monde se soulage de 15 €.




A coup sûr, un des deux calendriers qui va compter pour 2012, avec le déjà célèbre calendrier maya.

Notre collaborateur Arnaud a publié une note de voeux et de suggestions sur le site Bordeaux Concerts. Il parle essentiellement brocante.



Comme tous les mardis, vous le retrouverez à l'antenne de Radio Campus Bordeaux pour l'émission Going Underground, de 19h00 à 20h00. 

Un programme informatif, où se bousculent les chroniqueurs hauts en couleur de la scène bordelaise, tel François « Le Judge » Burgaud, ou Olivier « Specio ».

J'avais eu l'honneur d'être invité pour la première émission de l'année, histoire notamment de livrer un petit « best of » de l'année écoulée :


Quelques images du concert de Black Bug que j'ai mentionné, filmé à l'iPhone par mes soins au Café Pompier :


Le guitariste/chanteur de Black Bug vit actuellement à Bordeaux. En fait, il n'a pas quitté la ville depuis la fin de la tournée. Incroyable aventure humaine.

On peut se procurer le 7'' de Black Bug en lui payant cash de la main à la main, par exemple en le rencardant au comptoir de l'Assiette Musicale.

Je passe la main au troisième larron, Désiré Costaud, pour qu'il vous explique tout ça.

A + dans le tour bus, 


Gw.





dimanche 8 janvier 2012

Le fanzinat discount, ou le bon esprit pour 2012


Je ne sais plus comment l'idée a été lancée, mais je me souviens que la discussion avait commencé en terrasse des Lutins (photo ci-dessus, avec AA, Gw et DC, de gauche à droite). Puis on est allé manger un délicieux burger au Sweeney Todd.

Désiré Costaud est parti d'un vibrant laïus à la gloire de « l'esprit fanzine ». On avait tous la larme à l'oeil. Arnaud a alors posé une chemise sur la table et a déclaré que c'était vraiment une sacrée coïncidence, mais qu'il venait justement de penser à un concept de blog à plusieurs mains, dont l'objet serait de réagir à chaud sur les concerts et autres bons plans de la bonne ville de Bordeaux, et qu'il avait griffonné quelques notes à ce sujet. Puis il nous a fait lecture d'un PDF d'une quinzaine de pages faisant le tour de la question.

En rentrant chez moi à vélo, je me suis arrêté chez Cool Jo pour qu'il nous fasse un premier logo.

Bon ben voilà, on se met au boulot.

N'hésitez pas à vous abonner dès à présent au flux de ce blog.

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A très vite. On fait comme on a dit : le premier réveillé rappelle les autres.

Gw.